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La Souris la regarda d’un air inquisiteur ; Alice crut même la voir cligner un de ses petits yeux, mais elle ne dit mot.

« Peut-être ne comprend-elle pas cette langue, » dit Alice ; « c’est sans doute une souris étrangère nouvellement débarquée. Je vais essayer de lui parler italien : « Dove è il mio gatto ? » » C’étaient là les premiers mots de son livre de dialogues. La Souris fit un bond hors de l’eau, et parut trembler de tous ses membres. « Oh ! mille pardons ! » s’écria vivement Alice, qui craignait d’avoir fait de la peine au pauvre animal. « J’oubliais que vous n’aimez pas les chats. »

« Aimer les chats ! » cria la Souris d’une voix perçante et colère. « Et vous, les aimeriez-vous si vous étiez à ma place ? »

« Non, sans doute, » dit Alice d’une voix caressante, pour l’apaiser. « Ne vous fâchez pas. Pourtant je voudrais bien vous montrer Dinah, notre chatte. Oh ! si vous la voyiez, je suis sûre que vous prendriez de l’affection pour les chats. Dinah est si douce et si gentille. » Tout en nageant