Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
L’ÉPOUVANTE

et de si déchirant à la fois que les aides eux-mêmes hésitèrent une seconde. Le prêtre avait suivi son geste, et de la cohue des cris d’épouvante partirent.

Un soldat, l’arme aux pieds, tomba à la renverse ; deux hommes, une femme essayaient de fendre la foule qui déjà, dans une poussée formidable, avait rompu les barrages, envahi l’espace vide où le condamné se débattait en hurlant :

— Arrêtez-les !… Les assassins !… Là… Là…

L’aumônier se jeta en avant et cria :

— Les deux hommes !… La fille !… Arrêtez ! Arrêtez…

Vingt mains s’abattirent sur eux. L’un des hommes tira son couteau. La fille se mit à pousser des cris effrayants. L’aumônier se précipita sur Coche, l’entoura de ses bras et supplia le Procureur :

— Au nom du Ciel ! Ne touchez pas à cet homme…

Le condamné demeurait immobile à présent. De grandes larmes coulaient sur sa face exsangue. Il y eut un colloque de quelques secondes entre le Procureur et le Commissaire de police qui disait :