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LETTRE V ===

A ANTONINUS PIUS AUGUSTUS, FRONTO

Je donnerais avec joie la moitié de ma vie pour t’embrasser en ce jour anniversaire de ton avènement à l’empire, jour si heureux et si désiré, que je regarde comme le premier jour de mon salut, de ma gloire, de ma sécurité. Mais une violente douleur de l’épaule et une douleur du cou plus violente encore m’accablent tellement que je ne puis ni me baisser, ni me relever, ni me tourner ; je suis tout immobile. Mais j’ai adressé des actions de grâce et des vœux à mes Lares, à mes Pénates, à mes dieux domestiques ; je leur ai demandé, avec prières, de pouvoir, l’an prochain, à pareil jour, t’embrasser deux fois, baiser deux fois ta poitrine et tes mains, et acquitter ainsi la double dette du passé et du présent.

LETTRE VI

RÉPONSE DE L’EMPEREUR

Comme je connais par expérience toute la sincérité de ton affection pour moi, je n’ai pas eu de peine à