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à force d’aimer

plaisant. Plus tard, son estime pour Mlle Marinval s’était accrue au cours d’une correspondance qui la faisait assister à l’existence de labeur, d’austérité, de maternel dévouement, par laquelle son amie rachetait ce qu’en un style qui commence à paraître gothique on appelle encore « une faute ». Aussi, lorsque la mère de René lui annonça l’intention où elle était de transporter à Clermont-Ferrand son modeste établissement d’éducation, cette femme de science et de cœur s’activa si bien qu’avant même l’arrivée d’Hélène, celle-ci eut des élèves.

Dès que la nouvelle institutrice se fut installée à Clermont, l’opinion publique renchérit encore sur le portrait favorable que Mme Giraudet, la doctoresse, avait tracé de son amie. On trouva cette jeune veuve tout à fait sympathique et intéressante. Trop intéressante même. Car la curiosité s’éveilla promptement autour de sa jolie physionomie si douce et en même temps si impénétrable. On s’étonna de la solitude où elle se renfermait avec une sorte de sauvagerie. Nulle avance, nulle invitation ne l’en faisait sortir. Jamais on ne rencontrait « madame » Marinval que seule avec son petit garçon. Et l’unique plaisir de la mère comme de l’enfant semblait être les longues promenades qu’ils faisaient à pied, dans les environs merveilleux de la ville.

Tous deux, avec leurs âmes pareilles comme leurs