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à force d’aimer

XIII



La première fois que René se retrouva entre Huguette et Germaine, depuis le suicide de M. de Percenay, six mois s’étaient écoulés.

Ce n’était plus sur le banc de pierre, dans le vert labyrinthe, au fond du parc de l’hôtel Vallery, que les trois jeunes gens causaient ensemble. Un bois de pins les enveloppait de sa solitude et de son âpre parfum, qu’un vent doux de mars agitait par bouffées. Sous leur marche lente, les aiguilles brunies qui tapissaient le sol se brisaient et s’enfonçaient avec douceur. Au loin, entre les fûts, réguliers comme la colonnade d’un cloître, on apercevait la longue tache plombée d’une mer immobile et brumeuse.