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à force d’aimer

saires, de consolider sa situation, de mettre toutes les chances et toutes les forces de son côté.

— « Je vous en supplie, René, » disait Huguette, « consentez à venir embrasser notre père. Entrez avec moi chez nous… chez vous, mon frère chéri. Vous y verrez journellement Germaine. Vous serez autorisé à lui faire la cour. Bientôt nous vous nommerons son fiancé. Mais vous ne l’aimez donc pas pour refuser un pareil bonheur ?…

— J’aime Mlle de Percenay plus qu’un homme n’a jamais aimé…

— C’est donc votre haine pour notre père qui est plus puissante encore, et qui fait taire votre amour ?

— Je n’ai pas de haine pour M. Vallery.

— Dites : « pour mon père ».

— Non, ma chère sœur. Je ne prononcerai jamais ce mot-là.

— Qui vous en empêche ?

— Un serment sacré.

— À qui ?

— À une morte.

— Ô mon Dieu… Que tout cela est obscur et triste ! » murmurait Huguette en pleurant.

Cependant René se sentait à bout de force morale. Depuis quelques jours il était complètement remis de ses blessures. Il dit à Horace :