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à force d’aimer

— Tu iras ce soir ?

— Non.

— Mais à quoi penses-tu ?

— Ce serait déloyal à moi de m’exercer, » dit Marinval. « Mon adversaire a le poignet abîmé, et ne prend que le temps de se guérir.

— Tu crois ça ?… Et d’un Chanceuil ?… Allons donc ! » s’écria Horace.

René fut touché de l’inquiétude qui faisait passer, à travers le calme habituel de cet homme, des mouvements de nervosité bizarres.

Il eut un petit rire attendri.

— « Mon cher maître, je vous assure qu’il doit avoir le poignet en marmelade. Je le lui ai tordu de façon peu tendre. Je ne le crois pas physiquement lâche, et il a crié comme une femme. D’ailleurs, mes témoins ont vu son médecin. On le surveille. »

Fortier haussa les épaules.

— « Quelle arme a-t-il choisie, ton loyal adversaire ?

— L’épée. »

Horace eut un soupir de soulagement.

— « Alors ce n’est pas sérieux.

— Mettons que ça ne le soit pas.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Quelles sont les conditions ?

— Mon cher maître, je vous en prie !…

– Ne me cache rien, René. À quoi me servi-