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à force d’aimer

qu’il me jugeât plus tard et rougît de ma déchéance ?

« Puis, comment vous dire ?… Un vertige m’entraîne… Il faut que je meure…

« Quand vous lirez ceci, je serai dans le repos… Enfin !…

« Je vous confie mon fils à vous, à votre cher mari, à M. Fortier. Je sais qu’Horace l’aimera bien quand je n’y serai plus.

« Embrassez mon pauvre René pour sa malheureuse mère. Adieu et merci du fond de la mort.

« Hélène. »

Une demi-heure avant, lorsque Mlle Marinval eut remis à la bonne cette lettre pour la porter immédiatement chez la doctoresse, elle avait regardé sortir la domestique, puis était rentrée dans sa chambre.

Tout était prêt. Ses dernières dispositions étaient prises. Elle n’avait rien réservé pour ce suprême instant. Comme elle le disait à son amie, quand celle-ci lirait son message, elle devait être morte.

Pourtant elle ne se tua pas tout de suite. Elle prit le revolver, s’assit dans un fauteuil, sa montre placée auprès d’elle. Avec une puérilité tout à fait bizarre en un moment pareil, elle se mit à