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Histoire

ſurtout dans ces parages, & ſi redoutable aux vaiſſeaux. D’abord on apperçoit un nuage épais, dont la partie ſupérieure eſt blanche, l’inférieure fort noire : de celle-ci pend ou deſ-


    ſont plus communes près des Caps de Latikea, de Greego & de Carmel (en Syrie) qu’ils ne le ſont dans aucune autre partie de la Méditerranée. Celles que j’ai eu occaſion de voir, m’ont parû autant de cilindres d’eau qui tomboient des nuées, quoique par la réflexion des colomnes qui deſcendent, ou par les goutes qui ſe détachent de l’eau qu’elles contiennent, & qui tombent, il ſemble quelquefois, ſurtout quand on en eſt à quelque diſtance, que l’eau s’élève de la mer en haut. Pour rendre raiſon de ce phénomene, on peut ſuppoſer que les nuées étant aſſemblées dans un même endroit par des vents oppoſés, ils les obligent, en les preſſant avec violence, de ſe condenſer & de deſcendre en tourbillons. Dans ſon Cours de chymie.Lemery ſuppoſe que ce phénomene eſt produit par des tremblemens de terre & des éructations qui ſe font au fond de la mer ; ce qui ne me paroît pas vraiſemblable. Ariſtote, in Mettorolog. n’explique pas mieux la choſe par les vents qu’il appelle typhons & ſiphons, parce que, dit-il, ils attirent ſouvent l’eau. Voyages de Shaw dans les Royaumes d’Alger & de Tunis, tome 2. p. 55.