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nourricier, je m’attachai beaucoup à elle, car je m’ennuyais au plus haut degré et, pour faire quelque chose, je m’occupais d’elle. Je la mettais dans un bassin et la lavais avec soin ; apercevais-je quelque bouton sur son petit corps, tout de suite je répandais dessus un peu de farine, je peignais sa petite tête ; je la berçais sur mes genoux. Parfois, quand je m’ennuyais trop à la maison, je prenais le baby sous mon bras et j’allais laver le linge au liman. La chèvre, devenue familière, nous accompagnait dans ces promenades. Je vécus ainsi jusqu’à la nouvelle année ; ma fillette grandissait et commençait à se tenir sur ses pieds, mais je m’aperçus qu’elle avait les jambes tournées en dedans ; je le fis remarquer à son père qui n’y attacha aucune importance : « Est-ce que j’y puis quelque chose ? se borna-t-il à me dire, fais-la examiner par un médecin. » Le docteur chez qui je me rendis avec l’enfant, me dit : « C’est une maladie anglaise ; il faut la mettre dans du sable. » Je commençai sans retard le traitement indiqué. Il y