Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.


— J’ai des affaires, me répondit-il.

— Quelles affaires ? répliquai-je. — Comment se fait-il qu’autrefois tu n’en avais pas ? Mon émeraude, mon diamant !

Et je tendis encore les mains vers lui pour l’embrasser ; mais, à cette vue, sa physionomie se refrogna, et il tira de toutes ses forces le cordon auquel ma croix était suspendue… Heureusement pour moi, le lacet de soie que je portais n’était pas solide ; il se rompit. Sans cela, j’aurais été étranglée ; je suppose même que c’était précisément ce que voulait le prince, car il devint blême de colère et observa d’une voix sifflante :

— Pourquoi portes-tu de si sales cordons ?

— Qu’est-ce que mon cordon peut te faire ? repris-je. — Il était propre, mais il a dû nécessairement se salir au contact de ma personne : je vis dans de telles transes, il n’est pas étonnant que je sue.

— Pouah ! fit-il en crachant d’un air de dégoût, et il sortit.