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taire de collège. Cette dame était connue de toute la ville pour sa bonté, ses avantages physiques et son talent de pianiste ; elle avait eu avec mon prince une petite fille, mais sa taille s’était épaissie et, disait-on, c’était pour ce motif qu’il l’avait lâchée. Toutefois, comme il possédait encore à cette époque une fortune considérable, il avait acheté à la mère et à l’enfant une maison en ville, et elles vivaient là d’un petit revenu. Depuis qu’il avait fait ce cadeau à son ancienne maîtresse, le prince avait complètement cessé de la voir, mais ses gens, se souvenant des bontés d’Eugénie Séménovna, ne manquaient jamais de passer chez elle quand ils allaient à la ville ; ils l’aimaient beaucoup ; elle, de son côté, les recevait très aimablement et continuait à s’intéresser aux affaires du prince.

Arrivé à la ville, je me rendis droit chez cette bonne dame et je lui dis :

Matouchka Eugénie Séménovna, je suis descendu chez vous.

— Eh bien ! enchantée, me répondit-elle.