Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.


— Arrête, criai-je ; — dis-moi qui tu es ; autrement, je n’irai pas avec toi.

Il se fit connaître, et, durant un moment, il me sembla que je le remettais.

— Comment donc se fait-il que j’oublie qui tu es ? lui demandai-je.

— Cela même, répondit-il, — est un effet de mon magnétisme, mais ne t’en inquiète pas, cela va se passer, laisse-moi seulement te communiquer un peu plus de fluide magnétique.

Et, d’un brusque mouvement, il me fit tourner le dos ; après quoi, il commença à me tripoter l’occiput… Chose étrange, il pressait ma nuque avec ses doigts, comme s’il eût voulu les y faire pénétrer.

— Écoute un peu, dis-je ; — qui es-tu, et qu’as-tu à farfouiller ainsi dans mes cheveux ?

— Attends, tiens-toi tranquille : j’introduis en toi ma force magnétique.

— C’est fort bien, repris-je, — mais peut-être que tu veux me dévaliser ?

Il m’assura que j’étais dans l’erreur.