rasserai de cette passion et je m’en chargerai. Un carafon et deux verres ! cria-t-il ensuite.
— Pourquoi donc demandes-tu deux verres ? questionnai-je.
— Un pour moi, l’autre pour toi.
— Moi, je ne boirai pas.
À ces mots, il se fâcha :
— Chut ! silence ! Tais-toi ! Qu’est-ce que tu es en ce moment ? Un malade.
— Allons, soit, je ne contesterai pas ton dire : je suis un malade.
— Et moi je suis ton médecin ; tu dois, par conséquent, exécuter mes prescriptions et prendre le remède que je t’ordonne.
Ce disant, il remplit les deux verres ; puis, au-dessus du mien, il commença à faire dans l’air des gestes comme un maître de chapelle.
Après s’être livré pendant quelques instants à cet exercice, il reprend d’un ton impérieux :
— Bois !
J’eus une seconde d’hésitation, mais, pour dire la vérité, ma propre inclination ne s’ac-