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quittais tout bonnement l’écurie et je le plantais là.

— Cette conduite devait l’irriter contre vous ?

— Oui, tout d’abord il prenait la mouche : « C’est fini, déclarait-il ; à partir de ce moment, à demi très honoré, vous n’êtes plus à mon service. »

Je répondais :

— Allons, c’est bien. Veuillez me donner mon passeport.

— Bien, reprenait-il, — faites vos préparatifs de départ : demain vous aurez votre passeport.

Mais, le lendemain, il n’était plus question de cela entre nous. Une heure après cette scène, le prince venait me trouver, animé de sentiments tout autres.

— Je vous remercie, disait-il, — mon grandement peu considéré, d’avoir eu du caractère et de m’avoir refusé de l’argent pour ma revanche.

Et il appréciait tellement cette manière