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ce nouveau cheval paraissait mû par une force autre que la sienne.

Jamais de ma vie je n’avais vu une telle agilité. Cette bête était à mes yeux d’une valeur incalculable, et je me demandais quels trésors il faudrait avoir pour l’acheter ; il n’y avait, me semblait-il, qu’un fils de roi qui pût en faire l’acquisition. Aussi étais-je à mille lieues de supposer que ce cheval m’appartiendrait.

— Comment, il vous a appartenu ? interrompirent les auditeurs étonnés.

— Oui, répondit Ivan Sévérianitch, — il a été à moi, très légitimement à moi, mais pendant une minute seulement. Quant à la façon dont cela est arrivé, vous allez l’apprendre, s’il vous plaît de m’écouter. Les messieurs commencèrent à marchander ce cheval comme ils avaient fait pour le précédent ; mon remonteur, le uhlan à qui j’avais cédé la petite fille, se trouvait parmi eux, mais ils avaient un rude concurrent dans le Tatare Savakiréï qui était audacieusement entré en