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LES OISEAUX

que l’on importe de pays ou plus chauds ou plus froids que les nôtres. Souvent, en effet, on amène avec eux leurs parasites, et, comme on ne peut fixer les oiseaux qui éliminent ces derniers, il en résulte un mal incurable.

Telles sont les opérations principales auxquelles l’homme peut se livrer et se livre pour se préserver des animaux de petite taille. Elles sont assurément recommandables et dans beaucoup de cas nécessaires. Mais comment pratiquer l’échenillage et le hannetonnage dans une forêt, déchaumer les bords des fossés, des ruisseaux, des rivières, des chemins, etc., faire en grand ce que l’on exécute sur l’arbre fruitier ou d’agrément, dans un coin de jardin, sur un champ ? Comment, par une loi, imposer à l’égard de toutes les propriétés des pratiques si coûteuses et quelquefois impossibles ? Dans le seul département de la Haute-Marne, il y a 49,823 hectares de bois et 7,597 hectares de friches.

Or, si ces mesures ne sont pas générales, elles ne sont pas suffisantes.

À l’état parfait, beaucoup d’insectes ont surtout pour mission de se reproduire et de déplacer leur famille d’après les nécessités de l’élimination. Ainsi, le hanneton, qui vit de dix à douze jours, se transporte d’une forêt dans un jardin, à cinq, dix kilomètres et plus, pour y déposer ses œufs.

De ces œufs éclosent des vers blancs qui, pendant trois ans, pratiquent leurs opérations souterraines sur une surface de quelques mètres. En supposant qu’avec de la naphtaline, de la peine et du temps, le jardinier arrive à détruire ceux de ces vers qui ne se logent pas dans les racines des