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LES OISEAUX.

sons, et ils ont ainsi, à leur façon, des ténors, des barytons et des basses.

La plupart font, dans les ensembles, des parties d’accompagnement ; ils composent un fonds d’harmonie qui s’enrichit constamment de solos, donnés par l’alouette, le pouillot, l’hippolaïs, la fauvette, le rouge-gorge, le troglodyte et surtout le rossignol. Tous leurs accents sont empreints d’entrain et de gaieté.

Il en résulte des psalmodies pleines de vie et de chaleur, une harmonie variée, de délicates et brillantes ariettes.

Cette musique est si expressive qu’on lui a donné le nom de chant.

Or, les chants des oiseaux ne sont-ils pas des actes de reconnaissance et d’espérance, et pour les hommes, une invitation à la prière ?

Ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils n’éveillent aucune mauvaise idée, aucun mauvais sentiment et qu’ils sont l’expression des joies pures que nous trouvons dans toutes les harmonies de la nature.

Le chant des oiseaux est un Te Deum qui s’élève de tous les points de la campagne et des bois.

Deux courtes citations donnent une idée de ce que pensaient nos ancêtres à cet égard :

« Puisque, « dit Belon », l’on voit que les artisans et les bourgeois des villes n’ont rien qui récrée leur esprit ennuyé plus promptement que le chant des petits ossyllons qu’ils nourrissent en cage, aussi voit-on aisément que l’homme champestre, qui se plaist en leur chant, est en grand saouls, se trouvant en l’ombrage des petits arbrisseaux escoutant si plaisante mélodie ».