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à ces pauvres captifs par la fidèle perdrix. : elle lui pendit une petite bouteille d’encre au col avec du papier, et lui mit une plume au bec. La bonne perdrix, ainsi chargée, se rendit aux grilles de la prison : ce fut une grande joie à nos jeunes bergers de la revoir ; Finfin avança la main, et prit tout ce qu’elle avait, après quoi ils se mirent à lire :

MIRTIS ET LE PRINCE
à Lirette et à Finfin.

Savez-vous que nous languissons
Depuis une si dure absence ;
Qu’en ce moment nous soupirons,
Que peut-être nous en mourrons ?
Nous l’aurions déjà fait, je pense.
Si nous n’avions plus d’espérance.
Nous soutenons notre vertu
Depuis que madame Tu-tu
Nous assure de votre vie.
Lirette et Finfin, croyez-nous,
Nous vous verrons, malgré l’envie,
Et nous aurons un sort bien doux.

Cette lettre fit un puissant effet sur l’esprit de Lirette et de Finfin ; ils en conçurent une grande joie, et firent sur le champ cette réponse :

LIRETTE ET FINFIN
à Mirtis et au prince.

Nous avons reçu votre lettre
Avec un extrême plaisir ;
Nous avons su le ressentir
Plus qu’on ne devait se promettre.