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pagné de plusieurs gardes montés sur des autruches. Je n’eus pas assez de loisir pour bien considérer le magot qui traversait ainsi les airs ; mais je crus aisément que c’était une fée ou un enchanteur.

« Peu après, la fée Violente entra dans ma chambre. Je t’apporte de bonnes nouvelles, me dit-elle : ton amant est arrivé depuis quelques heures ; prépare-toi à le recevoir ; voici des habits et des pierreries. — Eh ! qui vous a dit, m’écriai-je, que je voulais être mariée ? ce n’est point du tout mon intention, renvoyez le roi Migonnet, je n’en mettrais pas une épingle davantage ; qu’il me trouve belle ou laide, je ne suis point pour lui. — Ouais, ouais ! dit la fée en colère, quelle petite révoltée, quelle tête sans cervelle ! je n’entends pas raillerie, et je te… — Que me ferez-vous ? répliquai-je, toute rouge des noms qu’elle m’avait donnés. Peut-on être plus tristement nourrie que je le suis, dans une tour avec un perroquet et un chien, voyant tous les jours plusieurs fois l’horrible figure d’un dragon épouvantable ! — Ah ! petite ingrate, dit la fée, méritais-tu tant de soins et de peines ? Je ne l’ai que trop dit à mes sœurs, que nous en aurions une triste récompense. » Elle fut les trouver, elle leur raconta notre différend ; elles restèrent aussi surprises les unes que les autres.

« Perroquet et Toutou me firent de grandes remontrances, que, si je faisais davantage la mutine, ils prévoyaient qu’il m’en arriverait de cuisants déplaisirs. Je me sentais si fière de posséder le cœur d’un grand roi, que je méprisais les fées et les conseils de mes pauvres petits camarades. Je ne m’habillai point, et j’affectai de me coiffer de travers, afin