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PASSEPARTOUT.

Parce que… nous ne nous verrons plus ! (À part.) Et dire que sans moi ils auraient fait cuire une si adorable personne !
(Il sort.)


Scène III

FOGG, AOUDA.
FOGG.

Vous voilà arrivée au terme de votre voyage… madame.

AOUDA, le regardant avec étonnement.

Madame… Pourquoi me nommez-vous ainsi ? Pourquoi ne m’appelez-vous plus Aouda ?

FOGG.

Pourquoi ?

AOUDA.

Oui.

FOGG.

Pourquoi ? Aouda… mais, parce que… Regardez-vous donc !… Ce n’est plus Aouda qui est devant moi… c’est une jeune lady de notre Angleterre, et je lui parle avec le respect que j’aurais pour une de mes compatriotes.

AOUDA.

Sous ces vêtements nouveaux, ne suis-je pas toujours celle que vous avez sauvée ?

FOGG.

Moi ?… Vous savez bien…

AOUDA.

Oui, vous m’avez sauvée, et de quelle épouvantable mort !… Ah ! monsieur Fogg, c’est aujourd’hui, c’est dans un instant que nous allons nous séparer pour ne plus nous revoir, sans doute, mais je vous le jure, jamais mon cœur ne vous oubliera !

FOGG, ému.

Milady !

AOUDA, d’un ton câlin.

Non, pas ainsi…