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IVAN.

Tu es sans nouvelles de lui ?

MARFA.

Sans nouvelles.

IVAN.

Quel est donc cet homme que tu appelais ton fils, hier, au poste de Kolyvan ?

MARFA.

Un Sibérien que j’ai pris pour lui. C’est le deuxième en qui je crois retrouver mon fils, depuis que Kolyvan est rempli d’étrangers.

IVAN.

Ainsi ce jeune homme n’était pas Michel Strogoff ?

MARFA.

Ce n’était pas lui.

IVAN.

Et tu ignores ce que ton fils est devenu ?

MARFA.

Je l’ignore.

IVAN.

Et depuis hier, tu ne l’as pas vu parmi les prisonniers ?

MARFA.

Non !

IVAN.

Écoute. Ton fils est ici, car aucun des fugitifs n’a pu échapper à ceux de nos soldats qui cernaient le poste de Kolyvan. Tous ces prisonniers vont passer devant tes yeux, et si tu ne me désignes pas Michel Strogoff, je te ferai périr sous le knout !

NADIA.

Grand Dieu !

MARFA.

Quand tu voudras, Ivan Ogareff. J’attends.

NADIA.

Pauvre Marfa !

MARFA, à Nadia.

Je serai courageuse !… Je n’ai rien à craindre pour lui !