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JOLLIVET, dictant.

Joufflu comme une pomme,
Qui sans un sou comptant…

L’EMPLOYÉ, refermant brusquement le guichet.

Ah !

JOLLIVET.

Quoi donc ?

L’EMPLOYÉ, sortant de son bureau.

Le fil est coupé ! Il ne fonctionne plus ! Messieurs, j’ai bien l’honneur de vous saluer… (Il salue et s’en va tranquillement. — Grands cris au dehors.)

BLOUNT.

Plus dépêches possibles !… À nous deux, mister !… Sortons !

JOLLIVET.

Oui, sortons, et venez me touyer !…

BLOUNT.

On dit touer !… Il ne sait même pas son langue !…

(Ils sortent par le fond, en se provoquant.)


Scène III

SANGARRE, un bohémien.
SANGARRE, arrivant par la gauche avec un bohémien.

Les Tartares sont vainqueurs !

LE BOHÉMIEN.

Ivan Ogareff les a menés à l’assaut de Kolyvan.

SANGARRE.

Russes et Sibériens, ils ont tout écrasé !… La ville brûle et les fuyards s’échappent de toutes parts !…

LE BOHÉMIEN, regardant.

Ils vont gagner de ce côté !

SANGARRE.

Oui, mais cette vieille Sibérienne, que j’ai enfin revue, cette Marfa Strogoff, qu’est-elle devenue ? Elle était là, regardant sa maison qui brûlait ! … Puis, tout à coup, elle a disparu !… Oh ! je la retrouverai et alors !… Ah ! tu m’as dénoncée, Marfa, tu m’as fait knouter par les Russes !… Malheur à toi !…