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LE MAÎTRE DE POSTE.

Comme tu voudras, petit père.

STROGOFF.

Une bouteille de kwass ?

LE MAÎTRE DE POSTE.

À l’instant !

(Strogoff s’asseoit prés d’une table à droite, et le maître de poste sort.)


Scène III

Les Mêmes, JOLLIVET.
(Jollivet entre en scène par le fond. Il est exténué, et porte une valise de chaque main.)
JOLLIVET.

Ouf !… Cent pas de plus, et j’abandonnais mes valises sur la grande route… surtout celle-ci qui n’est pas à moi ! (Il dépose une des valises dans un coin, garde l’autre et va s’asseoir devant la table, en face de Strogoff.) Excusez-moi, monsieur… Eh ! mais, je vous reconnais… Vous êtes ?…

STROGOFF.

Nicolas Korpanoff, marchand.

JOLLIVET.

Marchand… marchant comme l’éclair !… C’est bien vous qui m’avez dépassé, il y a deux heures, sur la route ! Nous étions, vous en tarentass, et moi en télègue… ou plutôt je n’y étais plus, et une petite place dans votre voiture aurait joliment fait mon affaire, car je me trouvais en pleine détresse !

STROGOFF.

Pardon… monsieur ?…

JOLLIVET.

Alcide Jollivet, correspondant de journaux français, en quête de chroniques !

STROGOFF.

Eh bien, monsieur Jollivet, je regrette vivement de ne pas vous avoir aperçu ! Entre voyageurs, on se doit de ces petits services.

JOLLIVET.

On se doit, mais on ne se paye pas toujours ! J’ai fait vingt verstes à