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secours sera en vue d’Irkoutsk le 24 septembre, et qu’une sortie générale, exécutée ce jour-là, écrasera les ennemis entre deux feux… (Il referme la lettre. À Strogoff.) Tu as entendu et tu te souviendras ?

STROGOFF.

J’ai entendu et je me souviendrai.

LE GOUVERNEUR.

Tu traverseras les lignes tartares ! Tu passeras quand même !

STROGOFF.

Je passerai ou l’on me tuera.

LE GOUVERNEUR.

Le czar a besoin que tu vives !

STROGOFF.

Je vivrai… et je passerai.

LE GOUVERNEUR.

Jure-moi que rien ne pourra te faire avouer ni qui tu es, ni où tu vas !

STROGOFF.

Je le jure.

LE GOUVERNEUR.

Pars donc, et quand il s’agira de surmonter les plus grands obstacles, de braver les plus menaçants périls, redis-toi ces paroles sacrées : « Pour Dieu, pour le czar… »

STROGOFF.

« Pour la patrie ! »

(Strogoff sort par la droite, après avoir salué militairement. — Alors les portières se relèvent, les invités rentrent dans le salon.)

LE GOUVERNEUR.

La fête populaire va commencer. Mesdames, prenez place à ce balcon.

(Tous se dirigent vers le balcon.)