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GRANT.

Un coup de canon !

(À l’horizon, se découpant sur les dernières clartés du ciel, on voit un navire qui passe lentement.)

BURCK.

Capitaine ! Un navire !… un navire !…

GRANT.

Ah ! Dieu nous a entendus ! Nous sommes sauvés, mes amis !

BURCK et JAMES.

Nous sommes sauvés !…

GRANT.

Je reverrai mes enfants !… mon pays !…

JAMES.

Quelle joie ! quel bonheur !

GRANT.

Mais ce bâtiment n’a pu voir !… Il tire sur la banquise pour se frayer un chemin à travers les glaces !… Est-ce bien pour se rapprocher de nous ? (Deux autres coups de canon.)

BURCK.

Un signal !… Il faut faire un signal !…

GRANT.

Comment ?

JAMES.

Père… ton fusil !

GRANT.

Oui ! oui !

(Il remonte rapidement sur la roche et décharge les deux coups de son fusil en l’air. Mais le navire s’éloigne peu à peu, et l’horizon se rétrécit par le déplacement des glaçons.)

GRANT.

Il ne nous a pas entendus. (Criant.) Au secours !

JAMES et BURCK.

Au secours ! au secours !

GRANT.

Plus rien.

(La neige tombe très abondamment.)

JAMES.

Hélas !… Avoir entrevu la délivrance, le salut, le bonheur !… et retomber dans le désespoir et la mort… (Quatrième coup de canon.)

BURCK.

Le canon encore ?…