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MARY.

Mon père ! mon pauvre frère !…

FORSTER, à part.

La fille du capitaine Grant ?…

MARY.

Hélas ! tout est fini !…

GLENARVAN.

Ne désespérez pas, miss Mary, je fouillerai tous les bords de l’océan australien, je visiterai chaque île, chaque îlot, je vous rendrai votre père, ou je mourrai à la tâche !

DICK, bas.

Il ne fait pas bon ici pour nous !… Partons.

AYRTON.

Restez !

PAGANEL, lisant à part.

Bal… que signifie ce mot… bal ?… Et gonie… gonie !… Si ce n’est pas Patagonie, qu’est-ce que c’est donc ?

ROBERT.

Eh bien, milord, puisque nous n’avons plus l’espoir de trouver ici nos chers naufragés, ne restons pas plus longtemps !… je vous en conjure !…

PAGANEL.

Gonie !… gonie !…

ROBERT.

Songez il leur souffrance, à leur désespoir, à cette longue et cruelle agonie qui les tue !…

PAGANEL, bondissant et frappant sur le document.

Agonie !… oui, c’est cela !… gonie, c’est la terminaison du mot agonie, et le pays, le rivage, l’îlot où ils se trouvent, ce doit être le mot qui commence par cette syllabe, bal !… bal !…

DICK, bas.

Balker !… Il va trouver !…

FORSTER.

Tout est perdu !

AYRTON.

Silence. (Haut, se levant et s’avançant.) Milord, louez et remerciez Dieu qui m’a conduit ici, et qui m’a fait vous entendre ! Si le capitaine Harry Grant est encore vivant, il est vivant sur la terre australienne !

(Mouvement général. Thalcave s’est relevé et s’est avancé.)