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GLENARVAN.

Ami, que demandes-tu pour avoir sauvé cet enfant ?

THALCAVE.

Rien !

GLENARVAN.

Nous sommes à la recherche de son père, prisonnier d’une de vos tribus !

THALCAVE.

Il n’y a pas chez nous de prisonniers.

GLENARVAN.

Quoi !… il y a un an, un navire n’a pas fait naufrage sur cette côte ?

THALCAVE.

Aucun naufrage n’a eu lieu sur ces côtes. Aucun naufragé n’est parmi les miens.

MARY.

Mon Dieu ! tout espoir est-il donc perdu !

ROBERT, à Thalcave.

Souviens-toi, ami, souviens-toi… C’est mon père, c’est mon frère, que ma sœur et moi nous cherchons !

THALCAVE.

Là-bas, à Valparaiso… peut-être trouverait-on quelque nouvelle ?

ROBERT, à Glenarvan.

À Valparaiso, milord !…

GLENARVAN.

Nous allons nous y rendre, Robert, et si nous n’y trouvons pas de nouveaux indices, nous repartirons pour accomplir notre mission tout entière ! (À Thalcave.) Ami, tu peux nous être utile, tu peux recueillir des renseignements qui nous échapperaient. Viendras-tu avec nous jusqu’à Valparaiso ?

THALCAVE, regardant Robert.

Jusque-là et plus loin s’il le faut ! L’enfant m’a appelé son ami, son sauveur ! (Mettant sa main sur l’épaule de Robert.) C’est presque mon enfant à moi. Je ne le quitterai que le jour où je l’aurai remis aux bras de son véritable père !

GLENARVAN.

Allons, continuons notre route…

(Nouveaux grondements plus violents que tout à l’heure.)