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ROBERT.

Vous êtes un honnête homme, monsieur, et votre première mission est de secourir des malheureux… qui se meurent peut-être !…

PAGANEL, à Glenarvan.

C’est assez vrai ce qu’il dit là !…

GLENARVAN.

Oui, certes, et d’ailleurs le Bramapoutre peut attendre !

ROBERT.

Il attendra, monsieur.

PAGANEL, hésitant.

Il est certain qu’il ne s’en ira pas… le Bramapoutre !…

GLENARVAN.

Considérez aussi que dans cette œuvre, vous aurez le droit d’associer le nom de la France à celui de l’Angleterre, et quoi de plus beau que de mettre la science au service de l’humanité !

ARABELLE, émue.

Ah ! voilà qui est bien dit… à ce point que moi qui ne me soucie guère de votre société… eh bien, je vous demande de rester, monsieur le géographe.

PAGANEL.

Certainement, milady, une invitation si gracieusement formulée !…

GLENARVAN.

Croyez-moi, monsieur. Laissez faire la Providence. Elle nous a envoyé ce document… et nous sommes partis ! Elle vous jette à bord du Duncan… ne le quittez plus.

TOUS.

Oui, monsieur, oui !

PAGANEL.

Eh bien ?…

MULRAY, criant à travers la claire-voie.

Le Saint-Laurent va continuer sa route.

PAGANEL.

Eh bien, que le Saint-Laurent parte seul !

TOUS.

Ah ! vous restez !

PAGANEL.

Je reste, et je vous réponds que nous allons mener les choses rondement.

(Coup de sifflet qui indique le départ du Saint-Laurent.)