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ARABELLE, à part.

La mienne ! Qu’est-ce qu’il a donc entendu, ce monsieur ?

PAGANEL.

Des ronflements formidables, mesdames !

ARABELLE, scandalisée.

Des ronflements !

PAGANEL.

C’était, sans doute, un vieux monsieur qui ronflait !

ARABELLE.

Un vieux monsieur ! (S’emportant.) Mais c’est moi, monsieur, qui occupe cette cabine !

PAGANEL, confus.

Quoi, madame ? Le vieux monsieur, c’était vous !…

ARABELLE.

Des ronflements ! Ah ! ah !… Rébecca ? Je me trouve mal ! Des sels ! mes flacons !… Des ronflements !…

PAGANEL.

Pardon, mille pardons, madame !… du moment qu’il s’agit de vous… ce n’est pas des… ronflements… c’étaient des soupirs… de tendres soupirs !

ARABELLE.

Ah ! ah !… ma crise ! ma crise !

BOB.

Sa crise ! elle a sa crise, monsieur ! (Il frappe dans les mains d’Arabelle.)

PAGANEL.

Sa… sa crise ?… Que faire ?

BOB.

Vite… un verre d’eau, et répandez du vinaigre sur ce mouchoir !

PAGANEL.

Voilà, voilà, mademoiselle. (Il répand de l’eau de la carafe sur son mouchoir.) Faites-lui respirer cela. (Il donne le mouchoir.)

BOB.

À boire, maintenant, à boire !…

PAGANEL.

À boire ? Oui ! à l’instant. (Il verse la bouteille de vinaigre dans un verre.) Faites lui boire ceci… Pauvre dame ! et c’est moi qui suis cause…