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WILSON.

Oui ! Votre Seigneurie a raison !

ROBERT.

Milord, emmenez-moi !

MARY.

Robert !…

ROBERT.

Oui, sœur ! Oui ! que milord me prenne à son bord, comme mousse, s’il le veut, mais qu’il m’emmène !… Je sens que je retrouverai nos chers naufragés !

MARY.

Robert… tu veux donc me laisser seule… seule et peut-être plus désespérée qu’avant ? Songe que je n’ai plus que toi au monde ?…

ROBERT.

Mary !… Mary !… ma sœur !

GLENARVAN.

Mademoiselle, le Duncan est un bon navire ! Il offre tout le confortable nécessaire, même à une longue traversée. Et si vous pensiez qu’une jeune fille put voyager au milieu de nous sans être accompagnée de quelque autre femme… je vous dirais : Mademoiselle, venez avec votre frère…

MARY.

Milord… votre générosité… je ne sais que vous répondre, hélas !

ARABELLE, avec force.

Répondez : oui, Mary… et comme une jeune fille ne peut voyager seule à bord d’un navire, eh bien… eh bien, j’en serai aussi, moi, du voyage !…

MARY.

Vous… madame !..

ROBERT.

C’est bien, c’est très bien cela, madame. Ah ! tenez, il faut que je vous embrasse !… (Il se précipite sur Arabelle.)

ARABELLE.

Embrasse, petit, embrasse !… Que d’émotions, Seigneur, que d’émotions ! mais celles-là sont bonnes, et ne font pas de mal. Oui, Mary, nous partirons ensemble ! Après tout, un bon bâtiment, c’est encore plus doux qu’une bonne voiture ! Cela glisse ! On ne se sent pas déplacer ! À propos ! Et Louisa ! ma perruche adorée ! Bah ! elle sera aussi du voyage !