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MARY.

Notre mère n’est plus depuis longtemps, hélas ! En partant pour cette expédition qui devait illustrer et couronner son existence de marin, notre père nous avait confiés aux soins de sa sœur qui vient de mourir, et dont nous portons encore le deuil ! Nous sommes seuls au monde, milord !

ARABELLE.

Pauvres enfants !

GLENARVAN, à part.

Et cette jeune fille si belle… si charmante… sans appui, sans défenseur !… (Haut.) Mademoiselle, et toi, mon garçon, écoutez ce que je vais vous dire : En écrivant ce document et en le jetant à la mer, le capitaine Grant le confiait à Dieu lui-même… et si Dieu l’a fait tomber entre nos mains, c’est qu’il voulait nous charger du salut de ces malheureux naufragés !

MARY.

Milord… que voulez-vous dire ?

GLENARVAN.

Mon bâtiment est un yacht à vapeur de huit cents tonneaux. Christophe Colomb et Magellan n’avaient pas de si bons navires quand ils couraient les mers ! Avec le Duncan, je peux faire le tour du monde ! Eh bien, j’irai à la recherche du capitaine Grant !

MARY, tombant aux pieds de Glenarvan.

Ah ! milord !

GLENARVAN.

Relevez-vous, mademoiselle !… Je ne fais que remplir un devoir dont le ciel m’a chargé.

ROBERT.

Merci, vous êtes un brave et digne homme !

ARABELLE.

Bien ! très bien ! Glenarvan !

ROBERT.

Mais, où chercherez-vous mon père et mon frère ?…

GLENARVAN.

C’est sur le trente-septième parallèle, dit ce document, que le naufrage s’est accompli. Eh bien, nous ferons, s’il le faut, le tour de ce parallèle, jusqu’au point où nous retrouverons votre père !… N’est-ce pas, Wilson ?