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MULRAY, à part.

Trop nerveuse, la demoiselle, mais elle a bon cœur !

ARABELLE.

Enfin, mon neveu, qu’allez-vous faire ?

GLENARVAN.

Je vais tenter d’intéresser l’Amirauté au sort des naufragés. L’Angleterre n’hésitera pas à venir au secours de quelques-uns de ses enfants, perdus sur une côte déserte !

ARABELLE.

Cette histoire m’a émue, fatiguée ! Je ne suis pas habituée à subir de telles émotions. Remettez cette bouteille sur la table, Mulray. Je ne puis la voir plus longtemps ! Il me semble que ces pauvres naufragés vont en sortir tout vivants pour nous implorer !… Votre bras, mon neveu, je veux marcher un peu.

GLENARVAN.

Prenez le bras de Wilson, chère tante ; moi, je vais à Glascow. Il faut que j’aie cette réponse, il faut qu’elle soit favorable, ou sinon gare à l’Amirauté. (Il remonte.) Avant une heure, je serai de retour. À bientôt, Wilson.

ARABELLE, s’éloignant appuyée sur le bras de Wilson.

Doucement, tout doucement, capitaine Wilson. (S’arrêtant.) Ah ! Mulray…

MULRAY.

Milady ?…

ARABELLE.

Vous ferez attendre ici la nouvelle femme de chambre que j’ai demandée.

MULRAY.

Oui, milady.

ARABELLE.

Doucement, capitaine Wilson.

MULRAY, remontant un peu et regardant sortir Wilson et Arabelle.

Oui, oui, une brave et digne demoiselle… mais qui a eu raison de ne pas se marier ! Quelle drôle de femme et quelle drôle de mère de famille çà aurait fait !