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SULLIVAN.

Vous remarquerez, d’ailleurs, que nous n’avons reçu aucune nouvelle de notre collègue depuis qu’il a quitté Londres, c’est-à-dire depuis les quatre-vingts jours qui vont expirer dans douze minutes, et cependant les fils télégraphiques ne manquaient pas sur son itinéraire !

STUART.

Eh ! il a perdu, messieurs ! Il a cent fois perdu ! Vous savez d’ailleurs que le China, le seul paquebot de New-York qu’il pût prendre en temps utile, est arrivé hier ! Or, voici la liste des passagers publiée par la Shipping Gazette, et le nom de Philéas Fogg n’y figure pas !

RALPH.

En admettant les chances les plus favorables, c’est à peine si notre collègue est en Amérique à ce moment, et j’estime à vingt jours au moins le retard qu’il éprouvera sur la date convenue !

(Les toasts, les danses continuent : les membres du club vont et viennent. L’aiguille de l’horloge s’avance peu à peu sur le cadran.)

UN DOMESTIOUE.

Il y a là des gens qui demandent à parler à M. Philéas Fogg.

TOUS.

À Philéas Fogg !

FLANAGAN.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

RALPH.

Mais ils supposent donc que Fogg…

STUART.

Amenez-les, nous saurons bientôt !…

(Sur un signe du domestique, entrent Archibald et Passepartout, puis Aouda, Néméa et Margaret, qui se tiennent à l’écart.)


Scène II

Les Mêmes, ARCHIBALD, PASSEPARTOUT, AOUDA, NÉMÉA, MARGARET.
ARCHIBALD, vivement.

Philéas Fogg, où est-il ? Où est-il ?

STUART.

C’est bien Philéas Fogg que vous demandez ?