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Scène II

PASSEPARTOUT.

Je n’ai rien vu… On croit être sur une piste, et soudain toutes traces disparaissent ! (Il cherche de tous côtés, regardant le sol.) Tiens ! des empreintes de pas ?… Ce n’est pas la chaussure des Indiens… Les nôtres ont passé par ici !… Allons, il faut retourner au lieu du rendez-vous. (Il se dirige vers la rive droite du torrent. En ce moment, une sorte de cri sauvage se fait entendre. S’arrêtant.) Qu’est ce que c’est que ça ?… (Regardant de tous côtés.) Un cri de ralliement de ces Indiens, peut-être ?… Il faut voir.. (Apercevant le tulipier qui se dresse sur le bord du torrent, au second plan.) Cet arbre domine la plaine de ce côté… vite… (Passepartout court vers l’arbre, et, s’aidant des aspérités du tronc, il se hisse juqu’au-dessus de la fourche formée par les premières branches. Le cri se fait entendre encore une fois et plus rapproché. Regardant.) Les Indiens ! Ils amènent leurs prisonnières !… Il faut courir au fortin et prévenir… (Il se prépare a descendre de l’arbre, quand les Indiens commencent à arriver en scène, les uns en se laissant glisser par l’Escalier des Géants, les autres en traversant le torrent sur les glaçons, les autres par la gauche.) Cerné de toutes parts ! (Il disparaît à demi en ce moment comme si le point d’appui lui manquait.) Tiens, cet arbre !… il est creux !… Je puis m’y cacher, et une fois là dedans, par quelques trous de l’écorce, je verrai bien…


Scène III

AOUDA, NÉMÉA, LE CHEF DES PAUNIES, PAUNIES,
plus nombreux qu’au tableau précédent.
LE CHEF.

Tous ceux qui restent de notre tribu sont-ils ici ?

PREMIER PAUNIE.

Tous.

LE CHEF.

Et de nos frères atteints pendant le combat, pas un n’a pu nous suivre ?

PREMIER PAUNIE.

Pas un !