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ARCHIBALD.

Oui ! oui ! il le faut, monsieur, il le faut !

FOGG.

Que le train attende une heure, deux heures.

LE CONDUCTEUR.

C’est impossible ! Ce chemin n’a qu’une voie, et nous devons faire place au train qui descend !…

FOGG.

Eh bien, télégraphiez !

LE CONDUCTEUR, montrant les poteaux renversés.

Ils ont coupé les fils.

ARCHIBALD.

Mais il est impossible de laisser ces pauvres femmes aux mains de misérables bandits !

LE CONDUCTEUR.

Monsieur, je réponds de l’existence de mes voyageurs. Il faut partir… à l’instant… Qu’on raccroche le wagon !… (Les ordres du conducteur sont exécutés.)

FOGG.

Partez, monsieur, moi je reste.

ARCHIBALD.

Non, partez, Fogg ! Quelques heures de retard consommeraient votre ruine ! Partez ; je resterai, moi !

PASSEPARTOUT.

Et moi aussi, monsieur.

FOGG.

Partir, quand Aouda et sa sœur sont en danger de mort ! Non ! non ! Les sauver, les sauver d’abord !… Monsieur, n’avons-nous pas passé devant un fort ?

LE CONDUCTEUR.

Oui ! le fort Kearney, à deux milles d’ici. Courez-y, messieurs, les soldats se joindront à vous.

FOGG.

Au fort Kearney ! mes amis.

ARCHIBALD.

Au fort Kearney, et que le ciel nous soit en aide !