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V

demande pas ces livres-là, puisque je les connois et que je les ai. Maman m’a donné Lydie, ma sœur Michette m’a donné ses contes de fées, et Mamoiselle m’a donné ma grammaire. Mais si vous me faisiez un livre, je dirois : c’est grand-papa qui m’a donné ce livre de… de quoi, grand-papa ? dites.

— Eh bien, cher enfant, de Maître Renart et de son compère Ysengrin.

— Maître Renart ? oh ! je le connois aussi celui-là. C’est lui qui a mangé le fromage au Corbeau ; qui invita à dîner commère la Cigogne ; qui laissa dans le puits son compagnon, son bon ami Bouc ; qui vouloit embrasser (censé) le vieux coq, pour le manger, et qui trouvoit les raisins trop verts, parce qu’il n’y pouvoit atteindre. Mais Ysengrin… je sais pas.

— Eh bien, tu feras connoissance avec lui. Tu verras son histoire dans ton livre, et tu en verras bien d’autres, des histoires ; même qui ont amusé, il y a longtemps longtemps, des enfans, je ne dis pas plus sages, mais plus grands que toi.