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CONDAMNATION DE RENART.

CINQUANTE-CINQUIÈME AVENTURE.

Comment Renart fut, par jugement des Pairs, condamné à être pendu. Comment il ne le fut pas, et comment il rentra dans Maupertuis.



Après avoir gravement exposé quelles étoient les clameurs d’Ysengrin, de Brun, de Tybert, de Tiecelin, de Frobert, de Drouineau, de Chantecler et des dames Pinte, Corneille et Mésange, le Roi s’adressant aux barons assemblés : « C’est maintenant à vous, » dit-il, « de prononcer l’arrêt de ce grand malfaiteur, ou plutôt de décider de quel supplice il devra mourir. » La réponse de la Cour fut que Renart étoit atteint et convaincu de trahison, et que rien ne pouvoit le défendre des fourches qu’il avoit méritées.

« Vous avez bien dit, » fait le Roi. « Qu’on dresse le gibet ! nous tenons le coupable, il ne faut pas qu’il nous échappe. »

Les fourches furent dressées sur une roche élevée. On se saisit de Renart, on l’oblige à gravir la montée. Cointereau le singe lui fait la moue et de sa patte lui souflette le museau ; les autres, à qui mieux mieux, le tirail-