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VI

— Pourquoi qu’elles ne les amusent plus maintenant ?

— Oh ! parce que celui qui a fait le livre ne parloit pas comme on parle aujourd’hui, et qu’on n’entendroit plus ce qu’il disoit. Mais vois-tu, mon enfant, je comprends un peu ce qu’il a voulu dire, et, pour te faire plaisir, je changerai les anciens mots qu’il écrivoit, pour en faire des histoires nouvelles que tout le monde pourra lire ; quand on saura lire, s’entend.

— Tout le monde, grand-papa ? Est-ce que tout le monde aura mon livre ?

— Non ; mais, quand je te l’aurai donné, tu permettras bien aux marchands de livres d’en vendre d’autres tout pareils, n’est-ce pas ?

— Oh ! oui, pourvu que ça soye toujours mon livre.

— Ça le sera toujours ; j’écrirai tout au devant que je l’ai commencé et fini pour faire plaisir à ma chère petite-fille, à ma chère petite Paula.

— Oh ! grand-papa, que je vous remercie ! Je vais bien travailler avec Mamoiselle, pour lire plus vite et plus couram-