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SAINTE-MARIE-DES-CHAÎNES



QUELQUES mois avant la mort de sainte Chantal, un troisième monastère se fondait à Lyon. Une jeune fille originaire du Bugey, Mlle Antoinette de Montvert, qui avait une sœur déjà religieuse au couvent de Bellecour, allait être l’instrument dont Dieu se servirait pour agrandir encore la famille de saint François de Sales. Seule héritière de la maison du sieur Melchior de Montvert, bourgeois de Lagnieu, elle était très recherchée dans le monde et de brillants partis lui étaient offerts. Ses désirs secrets la poussaient vers Dieu ; aussi, sans rien manifester de ses projets, demanda-t-elle à ses parents la permission d’aller à Lyon dire adieu à sa sœur, avant de s’engager dans les liens du mariage. Cette permission lui fut aisément accordée. Elle pénétra dans le monastère, et après qu’elle y fut entrée, elle n’en voulut plus sortir. Après y avoir demeuré quelques jours, elle découvrit son dessein à la supérieure, qui était sa cousine, Mme de Blonay. Voulant se faire religieuse, ayant des biens dont elle pouvait disposer, elle fut remplie de joie à la pensée qu’on lui suggéra qu’elle, pouvait fonder dans notre ville un troisième monastère.

Mais cette fondation nouvelle rencontra un obstacle de premier ordre dans l’opposition absolue du cardinal de Richelieu, qui longtemps ne voulut en entendre parler. Mgr l’archevêque de Vienne, alors présent dans notre ville, voulut profiter de cette situation, et offrit à plusieurs reprises sa ville archiépiscopale pour la fondation projetée, mais M. Deville, alors grand vicaire de Lyon et custode de Sainte-Croix, finit par obtenir l’approbation de Son Éminence, qui vit la jeune fondatrice, et en fut si touchée, qu’elle voulut elle-même chercher et choisir le futur local du nouvel établissement.

Ce choix fut définitivement fixé sur un emplacement agréable