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LES CARMÉLITES



ON a eu pour les filles du Carmel la même prétention que pour les Carmes : on a écrit qu’elles existaient neuf cents ans avant Jésus-Christ. Mais le P. Louis de Sainte-Térèse, dans son livre qui a pour titre : La Succession d’Élie, fut plus modéré dans ses appréciations, je n’ose pas dire plus sincère : il dit que la fondation de monastères pour les religieuses carmélites est due au bienheureux P. Joseph Soreth. Ce Père, homme de mérite et d’intelligence, naquit en Normandie et entra au couvent de Caen, chez les Carmes. Tout jeune encore il fut élevé aux dignités de son ordre, et devint supérieur général. Il estimait, dit le P. Louis, que c’était une chose indigne que les autres ordres mendiants eussent des filles qui observassent leurs règles, et que le seul Carmel, institué pour honorer la sainte Vierge, Mère des vierges, n’ait pas des filles de son ordre. Ainsi, sans remonter au déluge, il est certain qu’elles n’ont été instituées que vers l’an 1452, en vertu d’une bulle de Nicolas V, obtenue par le P. Soreth, qui fonda cinq couvents de religieuses Carmélites. Marie-Magdeleine de Pazzi appartient à ce premier Carmel.