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LE PRIEURÉ DE SAINT-BENOÎT





UNE petite colonie de religieuses de l’abbaye de Saint-Pierre était allée occuper le prieuré de la Bruyère en Dombes, et plus tard elles se réunirent aux religieuses du prieuré de Blie, ainsi que nous l’avons dit dans la notice précédente. Mais, en 1654, une scission s’opéra. La sœur Charlotte de Châtillon, prieure du monastère de Blie dudit Lyon, résigna son prieuré à sœur Gabrielle Dugué, religieuse professe à l’abbaye de Saint-Pierre. Celle-ci, avec sa sœur Marie Dugué, aussi religieuse de cette abbaye, sortit de Saint-Pierre, et avec la permission des supérieurs, se retira au monastère de Blie. Cependant cette résignation, admise en cour de Rome, par promission de Mgr l’archevêque et du consentement de la dame abbesse de l’abbaye de Saint-Pierre, n’eut pas lieu. Je ne sais pour quelle raison Charlotte de Châtillon se pourvut au Parlement de Paris, et fut maintenue en son prieuré. Dès lors les dames Dugué se trouvèrent dans une situation gênante et délicate. Elles se retirèrent, et c’est alors qu’eut lieu, une sorte de scission dans cette communauté : les unes restèrent à Bellecour, les autres suivirent les dames Dugué. Elles allèrent d’abord à la montée Saint-Barthélémy demander asile au monastère des Ursulines ; puis elles habitèrent quelque temps la maison de Bel-Air, vis-à-vis de l’abbaye de Chazeaux, « et comme il est de la discipline religieuse de vivre dans un couvent de leur ordre pour observer la règle sous laquelle elles se sont soumises, après s’être longtemps consultées, elles firent dessein de fonder en cette ville un prieuré sous le vocable de saint Benoît. » (Extrait d’une pièce où se trouve le consentement de MM. de Sève de Fléchères et Charrier, parents des dames Dugué, pour l’emploi de doue mille livres léguées à elles par leur père, des-