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vous dire franchement ce que je pense là-dessus. D’abord, il n’y a pas dans notre pays, heureusement, assez de meurtriers pour qu’il vaille beaucoup la peine de se tourmenter, de se quereller, de se vouer les uns les autres à l’enfer pour la punition à leur infliger. Il me semble qu’on pourrait s’occuper un peu plus du sort des honnêtes gens, et laisser celui de malfaiteurs pour une époque plus favorable. Il y a des grands pays qui s’occupent de cette question d’une manière pratique. Quand ils auront fait une assez longue expérience de la chose, nous pourrons les imiter sans courir le risque terrible d’avoir peut-être à ré-infliger la peine capitale après l’avoir abolie. Chaque chose à son temps ; et avec les progrès de l’esprit humain et des idées véritablement chrétiennes, on finit par regarder comme tout naturel ce qui plus tôt eût été considéré comme monstrueux.

Quenoche. — Vous avez qu’à voir ! En voilà des idées croches ! avec votre permission, vous me permettrez de ne pas croire ça. Ce qui est juste est toujours juste ; sans ça, comment saurait-on quand une chose est juste ou injuste ?