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guère mieux les uns que les autres, et que si la loi est fautive ou insuffisante, un bleu ou un rouge en profitera pour son propre avantage autant que possible. Le bon parti pour moi est celui qui veut faire des lois pour restreindre les hommes ; pour diminuer les charges qui pèsent rudement sur le pauvre peuple ; pour vivre en paix avec tout le monde ; qui veut faire voir clair dans les affaires publiques ; diminuer les chances de corruption dans les élections ; conseiller à chacun de se mêler de sa petite besogne, au lieu de jouer au soldat dans des casernes où l’on n’apprend pas grand’-chose de bon, tandis que le pays n’a pas assez de bras pour ses terres et pour ses boutiques.

Jean-Claude. — Mais un de ceux qui va r’avoir sa place à battu les canadiens à coups de bâtons, à ce qu’on dit ?

Bonsens. — Eh ! s’il a battu les électeurs, il ne les a pas dégradés autant que ceux qui les achètent, et je lui pardonne bien cela. Tenez, je crois que si on lui donne sa place malgré tout ce que le public en peut dire, c’est parcequ’il est plus loyal que vous et moi. Il paraît qu’en décembre de mil huit cent trente huit, vous