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CONTES ARABES.

prochant à sa mère de l’avoir exposée à la vue d’un inconnu. Celle-ci s’excusa, en lui disant que son intention étoit de la marier ; qu’un homme pouvoit voir une fois celle qu’il vouloit épouser ; que si le mariage n’avoit pas lieu, on ne se revoyoit plus, et qu’il n’y avoit aucun mal à cela.

Le calife fut satisfait de voir que la vieille femme n’avoit que des intentions honnêtes. « Vous avez vu ma fille, dit-elle ensuite au marchand : vous plaît-elle ? » « Beaucoup, répondit-il. Quelle est la dot et le douaire que vous demandez ? » « Quatre mille pièces d’or pour la dot, dit-elle, et autant pour le douaire. » « Cela est beaucoup, dit le marchand. Tout mon avoir ne se monte qu’à quatre mille pièces d’or : si je donne tout, il ne me restera rien. Acceptez mille pièces d’or. J’en dépenserai mille autres pour meubler la maison, et faire le trousseau de ma femme, et je ferai valoir le reste dans le commerce. »