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CONTES ARABES.

de l’Arafa, le calife se déguisa encore, et sortit de son palais accompagné de Giafar son visir et de Mesrour chef de ses eunuques. Comme il se promenoit dans la ville de Bagdad, une boutique attira ses regards par la propreté et l’élégance qui y régnoient. Il y vit un jeune homme occupé à préparer avec beaucoup de soin et d’attention de petits gâteaux[1] qu’il remplissoit ensuite d’amandes et de pistaches.

Le calife s’arrêta, et s’amusa un moment à voir travailler le jeune pâtissier. De retour dans son palais, il envoya un esclave demander au pâtissier, de sa part, cent gâteaux de la grosseur du poing. L’esclave ne tarda pas à les apporter. Le calife alors s’assit, fit venir du sucre, des pistaches, tout ce qui étoit nécessaire, se mit à remplir lui-même les gâteaux, et glissa dans chacun une pièce d’or. Il envoya en même temps

  1. Le nom arabe de ces gâteaux est catifa, qui fait au pluriel catayéf.