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LES MILLE ET UNE NUITS,

d’or. Touché de compassion pour cet enfant abandonné, je le pris, je l’emportai chez moi, et je l’élevai avec autant de soin que s’il eût été mon fils. Lorsqu’il fut devenu grand, je l’emmenois dans nos courses et nos expéditions. Nous attaquâmes un jour une caravane composée de gens vaillans et bien armés. Plusieurs des nôtres furent tués, les autres obligés de prendre la fuite. Le jeune homme, que je regardois comme mon fils, eut honte de fuir, et fut fait prisonnier. Depuis ce temps je le cherche inutilement de tous côtés. »

Il n’en falloit pas davantage pour convaincre le roi Azadbakht que celui qu’il alloit faire périr étoit le fruit de son union avec la reine Behergiour. Il se précipite aussitôt de son trône, vole vers son fils, et le serre dans ses bras.

« Cher enfant, s’écrie-t-il, objet de toute ma tendresse, j’allois t’immoler moi-même, et bientôt je serois mort de douleur et de regrets ! »

Il détache ensuite les liens du jeune