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CONTES ARABES.

ensuite l’arbre, sans perdre de vue sa proie, le place sur l’esclave, et va, dans le plus épais de la forêt, chercher la lionne sa compagne. L’esclave sent alors augmenter son espoir. Il fait effort pour se dégager de dessous l’arbre, écarte les branches, et vient à bout de sortir de cet espèce de filet dans lequel le lion pensoit le retrouver bientôt.

» Ce lieu étoit couvert des ossemens et des débris des cadavres de ceux qui avoient jusque-là servi de pâture au lion. En fuyant à travers ces ossemens, l’esclave vit briller à ses pieds un monceau de pièces d’or. Il s’arrêta un moment, ramassa avec précipitation tout ce qu’il put emporter, et continua à fuir du côté opposé à celui vers lequel étoit allé le lion. Heureusement pour lui il se trouva bientôt hors de la forêt, et près d’un village. Il s’y réfugia, se reposa le reste de la nuit, et se trouva le lendemain à l’abri de tout danger, et possesseur d’une somme considérable. »