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LES MILLE ET UNE NUITS,

répondit-elle, que parmi ceux qui vous approchent, je n’en connois aucun de plus aimable, de plus sage et de plus fidèle. Mais comment pouvez-vous croire que j’aime un esclave ? »

« Pourquoi donc, continua le roi, l’avez-vous embrassé ? » « Parce que c’est mon fils, répondit la reine, une portion de mon sang, et que la tendresse maternelle m’a porté à me jeter à son cou. »

» Cette réponse jeta le roi dans le plus grand étonnement.

« Comment peut-il être votre fils, continua-t-il, puisque ce fils a été assassiné par son oncle Balavan, ainsi que me l’a mandé le roi Soleïman-schah son grand-père ? » « Il est vrai, répondit Schah-khatoun, qu’il fut assassiné ; mais le coup n’étoit pas mortel, et il fut rappelé à la vie, parce qu’il n’étoit pas encore parvenu au terme de ses jours. »

» Le sultan, assez satisfait de cette réponse, résolut de se servir du moyen qu’elle lui fournissoit pour s’assurer de plus en plus de la vérité.