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CONTES ARABES.

chez la reine ; elle lui raconta ce qu’elle avoit dit au sultan, la prévint qu’il viendroit près d’elle lorsqu’il la croiroit endormie, et lui dit de répondre avec hardiesse et franchise à ses questions, tout en feignant de dormir. Elle se fit ensuite apporter une huppe, en prépara le cœur, et le remit au roi.

» Dès que la nuit fut venue, Schah-khatoun témoigna qu’elle desiroit se coucher plutôt qu’à l’ordinaire, et fit semblant de dormir. Le sultan en ayant été informé, entra dans son appartement, impatient de faire l’épreuve du secret. Il s’approcha doucement du lit, plaça légèrement le cœur de la huppe sur le sein de la reine, et lui dit :

« Schah-khatoun, est-ce ainsi que vous récompensez mon amour ? » « Comment, répondit-elle ! Quelle faute ai-je commise ? »

« N’avez-vous pas, continua le sultan, fait venir ce jeune homme pour satisfaire la passion que vous avez conçue pour lui ? » « Il est vrai,